You may say I'm a dreamer...

Oui, un douce rêveuse, une belle naïve, une bougre de sentimentale?

Eh bien sans doute etje le revendique! D'autant qu'hier dimanche, à Paris et ailleurs en France, dans les grandes villes comme les bourgades et les petits villages éloignés des métropoles, mais aussi dans de nombreuses autres nations de notre planète, c'était tellement bon de voir qu' il y en avait, de bons gros naïfs!

On était poutant bien proches de croire que depuis ces dernières décennies, le cynisme et l'individualisme consumériste avaient empoché le gros lot!

Des naïfs assez niaiseux pour passer la plus grande partie de leur dimanche de travailleur et travailleuse,( oui, les "vieux" en retraite étaient nombreux aussi, c'est vrai) à se rassembler, à marcher, à se tenir chaud, à se réconforter, et à se sourire, à être bienveillants les uns avec les autres, révoltés et en colère, mais joyeux aussi, et espérant, espérant si fort que tout ceci aurait une suite, vite, mais sur un long, long terme, et dans toutes les sphères de nos vies: éducation, dans les familles et à l'école, dans les églises, les mosquées et les synagogues, dans la sphère politique, économique,dans le domaine diplomatique: quels chantiers en perspective, les enfants!

Parce que, bon, foule naïve, "foule sentimentale", peut-être, ( salut Souchon) mais qui sait bien que la misère, sociale,économique, intellectuelle, l'exclusion sous toutes ses formes, l'abandon  et, au plan international, les enjeux économico-politico stratégiques, pour faire bref et rester modeste ( je ne suis ni une spécialiste ni le tenancier d'un café du commerce) sont le terreau délétère des violences que nous avons vécues et vivrons encore.

Mais comme c'était bon, hier, de "toucher', de vivre cette réalité : il y a encore tant d' Hommes et de femmes de" bonne volonté"!

Dès les quais des transports de banlieue, les gens arrivent, et très vite se reconnaissent, badges, pancartes, drapeaux sur les épaules ou enroulés sur leur hampe. déjà des sourires complices s'échangent entre inconnus, Dans l'attente du train. RER et métros bondés comme aux "pires" moments du trafic hebdomadaire, mais les voitures bruissent et caquettent de conversations animées, ( ouiiiii ! On se parle, on se parle, personne ne fait grise mine ni se plonge dans les messages de son mobile ou dans l'écoute de sa musique, c'est donc encore possible?) et de questions posées à son père, son ami(e), sa femme, reçoivent une réponse affable du voisin d'à côté, debout, ou celui d'en face:

- Ah bon, ces stations sont fermées? - Mais vous comptez passer par où,vous? - ça me rappelle la manif de 2002- Oui, c'est vrai, celle pour le 2eme tour avec Le Pen? - Oui,  mais là je crois qu'il y a encore plus de monde- Bon nous, on descend là- Allez, bonne manif alors...-

Et ainsi de suite. On attend des potes, sur le quai, on en croise d'autres: "Tiens!! vous aussi vous allez... - Et comment! ça fait plaisir de vous voir comme ça, pour ça!- etc...

Il faut bien dire qu'on n'en a pas vu tant que ça, de ce rassemblement, pris dans l'impossibilité de rejoindre son début, puis, sa fin. Alors on a marché et piétiné, souvent, avec la partie du cortège qui passait là, durant  quatre heures ou cinq heures. Mais on était là et tant pis pour le reste.

Les plus belles, les plus bouleversantes des images et des émotions, c'est le soir, fourbus et affamés, affalés devant notre écran de télé, qu'on les aura eues. Quelle était belle, notre Marianne/Liberté/République, dont on doute tellement, trop souvent, et avec raison, hélas.

L'insolite, le bluffant mais archi émouvant, éh oui, cela a été, pour la vague soixante-huitarde que je fus, et qui s'est parfois laissée allér, au très subtil "CRS /SS", du temps de "ma jeunesse folle", d' être très émue, aux applaudissemnts nourris qui ont honoré les policiers, les estafettes et voitures de police devant lesquels nous passions...Pas sûre que nos Charlies gouailleurs, là-haut, ne se soient pas fichus de ma pomme!

https://www.youtube.com/watch?v=4v_KhSSho8M

http://www.topito.com/top-photos-marche-republicaine-hommage-victimes-je-suis-charlie

ET MAINTENANT?