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La prétentaine ou la vie comme elle ( me? ) va...
4 novembre 2015

Trois soeur plus une, et la tendresse de Kore-Eda

Avant tout, il y a ce bonheur, à chaque fois que nous regardons un film japonais, désormais, de nous sentir un peu plus proches de notre Nanou, notre fille aînée. Avec cet étonnement sans cesse renouvelé de nous découvrir si curieux, de ce pays, de cette culture!  Et de nous émouvoir, songeant aux premières années de notre fille chérie, dans le courant des années 80: combien nous étions loin de nous imaginer éprouver un jour cet intérêt si affectueux pour le pays du soleil levant!

Non qu'il ne nous ait pas intéressés, du tout, alors, mais que ses paysages, sa culture, son histoire, le fonctionnement de sa société, couple, famille, enfants, éducation, soient devenus un centre d'intérêt si prégnant! ...

Ensuite, c'est, tout au long du film, le plaisir de "reconnaître", de "retrouver": des paysages,  des architectures, mille petites choses du quotidien, aussi, qui signent ce pays et qui sont en voie de nous devenir familiers, "Regarde, les pots de fleurs et de plantes un peu bricolos, là, près de la porte d'entrée! Et la ruelle, et cette vieille maison traditionnelle en plein coeur de ville! Et les deux fauteuils avec la table basse, sur la petite véranda fermée, on se croirait dans notre ryokan au pied du Fuji! C'est tellement ça!"-

Et l'on se sent alors, un peu de "là-bas"...

Enfin, il y a le cinéma de Kore- Eda, son esprit, l'atmopshère, ses thèmes favoris, dont nous ressortons à chaque fois si émus. Nous ne les avons pas tous vus, mais après I wish,  Après Still walking et surtout, après le magnifique Tel père tel fils, cette fois-ci, c'est au tour de Notre petite soeur de nous toucher profondément, malgré, parfois, quelque chose d'un peu trop" parfait", peut-être, dans la relation entre les trois soeurs très différentes, chacune, dans leur façon d'approcher et de vivre la vie, leur vie et dont les querelles ponctuelles ne sont jamais bien graves et portent plus à rire ou du moins à sourire!

Mais qu'elle est belle et tendrement douloureuse, cette rencontre entre trois soeurs nées d'un premier mariage du père , et leur jeune soeur, demi-soeur, en l'occurence, dont elles découvrent l'existence à l'occasion des obsèques de ce père perdu de vue depuis des années, et auxquelles elles se rendent sans enthousiasme, parce qu'il le faut bien,...

Entre l'adolescente et ses trois jeunes soeurs aînées, c'est une sorte de coup de foudre spontané, devant quoi la légère réserve mutuelle fond comme la neige sur le Fuji dès les premières heures. Et c'est tout naturellement que l' adolescente désormais orpheline, (sa propre mère étant morte il y a plusieurs années), accepte immédiatement la proposition de l'aînée, de venir vivre avec elles dans la grande, inconfortable et vieille maison familiale héritée de la grand-mère . Vieille et inconfortable, mais si belle! Si traditionnellement belle! ( j'ai craqué!) Et si riche de tant de passé...

Alors, peu à peu vont s'entremêler les thèmes subtilement traités de la filiation, de la difficile place à trouver dans une famille, dans une fratrie, de la culpabilité intériorisée, bien sûr injustifiée, comme celle de cette "petite soeur", qui se sent responsable, d'avoir en quelque sorte brisé le premier foyer et "volé" ce père inconstant à ses trois grandes soeurs dont on devine les propres meutrissures toujours présentes, mais qui chaque jour, saison après saison, savent vivre "avec". Chacune à sa façon, chacune avec ses fragilités, chacune avec ses forces. aussi.

Ici encore, la famille est une force, un refuge et un soutien, pour faire front, en dépit de ses imperfections et des souffrances qu'elle peut avoir générées. Et le "credo" de ce cinéaste, jaillit par exemple dans ces moments à la fois réalistes et métaphoriques qui se déroulent dans cette vieille maison de famille, haut lieu de transmission, comme celle de la fabrication de l'alcool de prune, hautement traditionnel au Japon. Recette héritée de l'aïeule, que la grande soeur perpétue, chaque année, lorsque le vieux prunier du jardin, lui aussi symbole de transmission ( il a été planté lors d'une naissance aux générations antérieures) donne ses plus beaux fruits. Recette avec laquelle la petite soeur prend sa première "cuite", comme une sorte d'initiation...Il y a les repas gourmands et goulus (et nombreux!) partagés, au ras du sol, et tous ces petits moments du quotidien, balades en bords de plage, feux d'artifice que les japonais aiment tant, entrecoupés d'autres, plus austères, de commémorations du souvenir des morts de la famille, et qui sont, des instants intenses, où l'on frôle parfois l'affrontement...

C'est... La vie.

La solidarité contre l'individualisme, c'est aussi le credo de Kore-Eda, me semble-t-il  Et il y en a, dans  dans ce petit port, par exemple autour de la tenancière généreuse et accueillante de la petite auberge du port, qui connait ces jeunes femmes depuis toujours, et qui prend le temps dans un beau sourire tendre et pétillant, d'assurer à la petite soeur, combien elle est un  cadeau, un vrai "trésor" qui soit arrivé à ses trois soeurs aînées...

Ce n'est jamais niais, ni triste, mais subtil, mais profond, mais généreux, ça me parle beaucoup, beaucoup, et ça fait beaucoup de bien, par les temps qui courent.

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19552040&cfilm=236040.html

 

 

 

 

 

 

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