Sous le charme, suite...

C'était un de ces deux jours où nous sommes partis comme deux grands, (sans notre guide dédiée et préférée, qui était retournée au taf), à la découverte de Tokyo. j'avais repéré, dans mes lectures préparatoires, un jardin hautement recommandé, situé plutôt au Nord du "Centre" de la capitale nippone, et que le temps absolument estival incitait à visiter. Le jardin Kyosumi, qui fait partie d'une liste de parcs et petits jardins de Tokyo conseillés par la ville -même.

Nous avons commencé par le fameux Edo-Tokyo Museum, en matinée, puis déjeuné avec appétit, juste à la sortie, ( trop faim pour errer à l'extérieur!) dans une pizzeria revue et corrigée à la mode locale ( amusant!). En attendant notre tour, à la file d'entrée du restaurant, ( oui, sachez-le, on attend souvent et parfois beaucoup, à l'entrée des restaus que l'on envisage...), on a papoté avec un couple de chiliens très sympas, qui s'apprêtaient à s'envoler le lendemain pour Séoul, car "cette année on fait l' Asie, et il y a deux ans, c'était l'Europe, Paris, l'Espagne, Venise Amsterdam...". Ce qui, au passage, m' a vaguement permis de dépoussiérer, le temps de quelques dix minutes, un peu de mon espagnol vacillant!

Qu'est-ce que j'aime ces petites rencontres, ces moments amicaux éphémères, moi, dans les voyages ou même, à Paris, parfois, si si, c'est( encore)  possible, je vous assure.

Ensuite, hop, retour dans le métro, dont, quels que soient la ligne et le service, l'organisation fonctionne impeccablement, en toute harmonie...En toute propreté aussi.. ( soupirs) Ici, en effet, pas de Régie Générale de Transports Tokyoïtes ( une RGTT, par ex! ), mais un réseau de lignes "privées" cependant très "service public", c'est -à dire  vraiment au service des usagers, d'où notre émerveillement intarissable, peut-être un peu  teinté d'amertume pour nos RATP et autres STIF nationales devenues, eh oui! )

Et nous voilà dans le quartier à peine excentré de Ryogoku.                                                

Quel vrai petit paradis, que ce jardin typiquement "japonais"! Avec son lac, habité par quelques carpes absolument ...monstrueuses de gigantisme, et des tortues paressant au soleil sur les pierres chaudes, de petits vallonnements, un pont "japonais", une prairie dissimulée ponctuée de quelques tables et chaises ou lire, travailler, faire une pause. Et les traditionnelles lanternes de pierre, bien sûr, et un autel dédié à une divinité dans un recoin presque secret, Il y a une maison de thé, aussi. Nous y avons été acueillis par un jeune caissière ravie de le faire en français dès qu'elle a repéré notre origine!

Ce joli jardin a également un émouvant intérêt: il a sauvé la vie de nombreux tokyoïtes venus s'y réfugier lors du terrible incendie qui a ravagé la ville aprè le tremblement de terre de 1923 mais aussi lors des bombardements de 1945 par les américains.

 Dès l'entrée, quel enchantement, accueillis par la fontaine traditionnelle.

                                                                                         Reflet des immeubles de la ville, si loin, si proche, dans le petit lac tout de quiétude.

 Et puis un des "monstres" du Loch nippon,, qui, nous ayant aperçus, sans doute, marchant au bord du lac, sur les pierres plates, vous savez, ce qu'on appelle chez nous des "pas japonais", a bondi hors de l'eau, ( normal, une carpe, ça fait des sauts...de carpe, pardi!), retombant dans un sacré plouf, et me faisant pousser un gros cri de surprise apeurée...suivi d'un bon fou-rire. Et elle avait de sacrées copines...

Et des essences d'arbres diverses et magnifiques, comme ce pin aux branches et au tronc fabuleusement tourmentés, tout droit sorti d'une estampe ancienne ou d'un Van Gogh.

Une lanterne  à l'allure gentiment pataude et fort amène, au détour du sentier qui fait le tour du lac. Et qui semble nous dire: " Revenez quand vous voudrez, vous êtes les bienvenus".