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La prétentaine ou la vie comme elle ( me? ) va...
22 mai 2015

Retour de Cipango

" Ils allaient conquérir le fabuleux métal // Que Cipango mûrit en ses mines lointaines"...

Ah Les Conquérants, de Jose-Maria de Hérédia!

Poème épique à la gloire des aventuriers de la mer de la Renaissance, auquel aucun élève de primaire ou de collège, de ma génération, n'a dû, n'a pu échapper! (N'est-ce pas mon cher petit beau-frère Alain !)

Tous ces vers appris par coeur, laissent de beaux souvenirs, finalement, traces indélébiles et touchantes, longtemps après, de ce qui a été, pour moi, en tous cas, mais pour bon nombre d'entre nous, enfants de modeste famille de la classe moyenne des années cinquante/soixante: le fondement d'une culture et l'éveil à "la belle langue", la sensibilisation aux belles "périodes" que permet notre français.

Bon, d'accord, ça, c'est le ressenti d' une élève qui aimait beaucoup l'école, le français et devenu professeur de Lettres...

Et voilà que, pour la seconde fois en quatre ans, comme les conquérants du sonnet, je suis partie pour Cipango la lointaine, Cipango la mystérieuse, Cipango l'exotique! Oh,  pas en caravelle, toutes voiles dehors, animée d'un appétit féroce et sauvage de richesses et de pillages, s'il fallait en passer par là... Mais en bon gros Boeing, bien inconfortable ( eh, "class economy" oblige!), Et sans aucun arrogant désir de conquête!

Mais bien plutôt celui de me laisser conquérir toujours plus par ce pays.

Si la fillette des sixties avait pu imaginer cela! Si elle avait pu s'imaginer en "senior" du 21 eme siècle, prenant l'avion pour l'autre bout du monde, là où est installée l'une de ses filles chéries, et que du coup, ce bout du monde, Le Japon, serait devenu au fil des temps, un pays, une culture plus familière, avec lesquels nous tisserions également des liens affectifs...

Non; impossible, car à cette époque, tous ces pays, tous ces continents lointains ne sont qu'en théorie, situés sur la même planète que la nôtre, tant ils sont inaccessibles pour la plus grande partie de l'humanité! On sait qu'ils existent, qu'ils sont sur la Terre, mais...On n'imagine même pas cela possible, qu'un jour...On n'y pense même pas, on n'en rêve pas, ça va de soi que ce n'est pas pour nous, les humbles, "les obscurs les sans-grade" On ouvre juste toutes  grandes nos mirettes, lorsqu'on les voit à la télé, ou au cinoche. Mais c'est ailleurs, bien loin dans l'Univers.

Comme une légende...

Et pourtant! Dix jours intenses, donc, de nouveau, avec notre grande pour mentor, entre Tokyo et la région des cinq lacs, au pied du Fuji, eh oui!! Entre Japon "éternel" et Japon contemporain. Avec  plongée dans un Tokyo quotidien, forcément insolite: autre architecture, paysages urbains si différents, par mille et un détails: rues et ruelles, immeubles, magasins et échoppes, et partout ces enseignes, pannonceaux, indications en écriture, idéogrammes et signes "kanjis", à eux seuls créateurs d'insolite et de dépaysement puissant.

Je vais un peu faire ma savante, mais il me semble que Lafcadio Hearn, un personnage étonnant, que mes filles m'ont fait connaître il y a quelques années, au tout début  de mon "initiation" au Japon, par leurs soins, Lafcadio Hearn, donc, tombé raide fou amoureux de Cipango, alors que celui-ci s'ouvre tout juste au reste du monde au 19eme siècle, évoque la force poétique de ces enseignes et panneaux divers qui structurent  la ville et les rues japonaises, et donnent si fort à l'étranger, à l'occidental, l'impression de l'ailleurs et du mystère.

Mais que ceux de mes lecteurs ayant le projet de se rendre au Japon se rassurent: pour ce qui est de la circulation, des commodités, des transports et de tous les services, tout est (aussi) en alphabet latin et comme le sens pratique et l'aimable désir de faciliter la vie de tout à chacun, animent prodigieusement ce pays, aucun risque de se sentir perdu au milieu de nulle part et de s'offrir une belle crise d'angoisse! J'aurai sans doute l'ocasion d'évoquer , par mille et un aspects, l'éminent sens pratique, l'impressionnant sens du détail et du "service" qui font autant le charme que l'amusement, à visiter  ce pays archipel.

Allez, vous me suivez? Tellement evie de partager ces dix jours intenses!

Alors bien sûr, Le Japon, et Tokyo en particulier, c'est cela par exemple: Shinjuku et ses gratte-ciel resserrés, à dominante grise et argent, avec bureaux, commerces et restaurants à tous les étages,  autour d'une gare immense où se superposent  trains de grandes lignes, "RER"et "intercités" locaux, lignes de métro, Gares routières aussi, d'où nous sommes partis pour deux ou trois jours , pour la région des lacs et du Mt Fuji. Et le quartier continue de bâtir ou re-bâtir, et de monter un peu plus haut encore...

 

TOKYO FUTURISTE àSHINJUKU (2)

Ou bien l'extérieur monumental, avec ses escalators rouges, du non moins monumental et magnifique musée EDO-TOKYO, qui retrace l'histoire de cette ville, EDo devenue Tokyo, sur des siècles, et racontée autour du célèbre pont de NihonBashi, présent sur bien des estampes connues de nous tous. A ne pas manquer de visiter si vous venez, car remarquable et bien scénographié. Et il y a désormais, plus de textes français, me semble-t-il, que lors de mon premier passage il y a 4 ans. Ce qui peut être reposant pour ceux qui fatiguent avec l'anglais!

 

EDO-TOKYO MUSEUM (7)

C'est aussi, Shibuya, autre quartier très connu et "central" de Tokyo, et que l'on découvre ainsi lorsque l'on y arrive à pied, comme nous, d'Omotesando. Shibuya, lui aussi en pleine évoluton, nouvelle tour, gros travaux autour du "noeud" ferroviaire et métro ( cf photos dans les albums ci-contre, très bientôt). Et célèbrissime croisement où alternent ballets de voitures et de passants. Où, comme tout visiteur et touriste, nous nous sommes laissés prendre en photo par notre fille, en train de le traverser!

On est badaud ou on ne l'est pas.!

s3

 

Route d'Omotesando à Shibuya (3)

Rien à voir avec les skylines de New York, ni en style architectural, ni en atmosphère. Une autre forme de modernité...Suite dans les albums.

Bien qu'entièrement détruite à de rares vestiges près, lors du séisme de 1923 et des incendies consécutifs qui ont anéanti la ville encore très construite de bois, et brûlé vifs des miliers et des milliers d'habitants, Tokyo, c'est aussi et toujours cela:

Asakusa, et le temple Senso- ji, le seul sanctuaire vraiment ancien, miraculeusement échappé de tous les drames que Tokyo a affrontés. Une visite incontournable pour tout visiteur qui découvre la ville. Et un monde fou, fou, fou, ce jour-là, car on était en pleine Golden week, La semaine annuelle qui cumule plusieurs jours de congés à la suite et dont les japonais de tout l'archipel profitent pour rendre visite à la famille, faire du tourisme, bref, prendre un peu l'air et du bon temps!

ASAKUSA (19)

La belle pagode attenante au temple. Les fumées, en second plan, ci-dessus,sont celles de l'encens, que l'on amène vers osi, d'un geste de la main, afin de se purifier, pour approcher les esprits.

ASAKUSA (18)

Et comme il est coutume de dire, selon le cliché consacré: le Japon? Toujours "entre tradition et modernité", puisqu'en pleine ville et plein trafic urbain, Jeans et Kimonos continuent de se côtoyer avec naturel, pour le plus grand plaisir des occidentaux que nous sommes. tant il est vrai que pour nous, hormis dans les Fest- noz et les festivals "folkloriques",de l'été, on ne voit plus de coiffes bigouden ou de bonnets berrichons frayer avec les baskets et les shorts, dans les rues ou à l'arrêt de bus! 

ASAKUSA (23)

Il y a un autre aspect fabuleux de Tokyo, et qu'on ne soupçonne pas non plus, tant que des connaisseurs ne nous l'ont pas appris et que nous ne l'avons pas vécu: son extraordinaire verdoyance, grâce à ses parcs gigantesques ( tels Ueno ou Yoyogi) tout autant que ses multiples jardins et jardinets, un peu partout dans ses centres "historiques " comme dans ses quartiers plus excentrés, moins touristiques. Notre Noémie avait l'idée, comme il faisait beau, d'organiser chaque journée autour du thème de la fleur: "une fleur par jour" avait-elle suggéré!

Et nous y sommes presque arrivés, tant l'amour des fleurs et le talent pour les cultiver et faire des jardins et des parcs, des lieux d'intense émotin esthétique, tant cet amour et ce talent sont des arts élevés quasiment à une religion, dans ce surprenant pays. Nous regrettions un peu d'arriver après la floraison des fameux Sakuras, les cerisiers en fleurs , mais nous avons pu admirer des azalées à foison, des pivoines sublimes, des iris qui nous ont  fait avoir une pensée pour Van Gogh, et des tapis entiers, au pied du Fuji, de "Shibas", minuscules fleurettes roses et blanches ( que je n'ai pas su reconnaitre)  qui ont carrément droit à un "festival" pour lequel les japonais se déplacent en masse: notre car a été pris dans un embouteillage de plusieurs kms avant d'en  atteindre l'entrée, si si!

Je vous mets l'eau à la bouche?

D'abord une vue du Kyosumi garden, délicieux hâvre de paix dans le quartier Nord-Est de Tokyo.

KYOSUMI GARDEN TOKYO (3)

Le moëlleux moutonnement des arbustes d'azalées, au Nezu jinja, adorable jardin avec son temple, comme souvent, toujours en plein Tokyo.

NEZU JINJA ET SES AZALEES (3)

Un ravissant jardin des pivoines, totalement inattendu, lors de notre balade au parc Ueno.

UENO JARDIN DES PIVOINES E TEMPLE (31)

Et puis, dans la région des cinq lacs, dans lesquels se mire le mythique Fuji San, de vraies prairies de "shibas", roses, blanches et parme...

shiba7

Je le promets, après cette petite mise en bouche, je fourbis mes armes pour concocter, les jours et semaines suivantes, des albums plus étoffés sur les facettes diverses de Tokyo et du Japon, et en particulier, sur cette poésie du quotidien qui me ravit, qui fait sans doute le plus grand charme de la capitale japonaise.

Tokyo, "la plus belle des villes moches", selon l'expression si juste de Florent Chavouet, comme me l'a rappelé Noémie, alors que je disais mon amusement attendri face à ces touches multiples de poésie sans fla-fla et si peu "grande mégalopole" que nous offre la capitale du Japon.

 

 

 

 

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