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La prétentaine ou la vie comme elle ( me? ) va...
7 août 2014

Et pourquoi donc "la prétentaine"?

Pendant toute la première partie de ma vie, j'ai cru mordicus que "courir la prétentaine", signifiait "chercher l'aventure amoureuse", marauder, le coeur en goguette, enfin, comme disent les djeunes aujourd'hui, aller pécho! Professeur de Lettres, j'étais tellement sûre de cela, et les emplois rencontrés au cours de mes lectures diverses, ainsi que dans la vie courante, pouvant correspondre à ce sens, que jamais je ne me suis senti le besoin d'aller vérifier.

Mais  un jour, il y a de cela au moins 35 ans, sort une énorme compilation anthologique  d'expressions populaires fort gouleyantes de notre langue, formidable travail de dénichement de Claude Duneton* :La Puce à L'Oreille.

Immédiatement, ce gros bouquin me tente, surtout après le passage de l'auteur chez Bernard Pivot, dont je suis assidument, alors, le RV littéraire hebdomadaire. Mon amoureux me l'offre pour Noël et je m'y plonge avec gourmandise.Et voilà qu'au chapitre Se promener, je découvre la fameuse expression "courir la prétentaine" (17 eme siècle) et quelques synonymes connus ou inconnus.!

Bon, entre se promener,( " se pourmener", comme on dit au 17eme) flâner, se balader, ( ce que signifie ladite expression dont j'ai titré ce blog), et partir en baguenaude avec intention de faire des rencontres amoureuses, on n'était pas si loin, d'autant que se balader au vent, l'esprit libre et curieux, sans a priori, c'est souvent le meilleur moyen de faire AUSSI des rencontres, amoureuses ou pas, choses vécues! D'où mon interprétation première. Et puis "prétentaine" n'est pas loin de "prétendant"! Et mon âme romanesque de fillette avait du trouver un lien naturel entre ces deux mots!

Comme je n'ai pas d'autre but, ici, que me balader et balader ceux qui me trouveront, me pourmenenr au hasard des jours et de la /ma vie comme elle va, avec, sur le chemin, des passages épineux et plein d'orties qui grattent, et d' autres, plus doux, ombragés, odorants et sans aspérité, le mot a ressurgi, comme une évidence, avec tout son charme désuet, pour intituler le journal de mes divagations épistolaires.

Voilà l'histoire!

* Claude Duneton, qui est parti à jamais vers d'autres cieux il y a deux ou trois ans, était un personnage tout à fait attachant, atypique, qui m'a bien plu dès la parution de sa " Truie qui doute": Il est du Sud de la Loire, nourri, pétri même de culture occitane ( les années 70 réveillent ce retour aux origines culturelles régionales et en font renaitre le goût et l'intérêt , contestataires de l'esprit jacobin régnant en maitre absolu dans notre belle France à la Jules Ferry d'alors. Si si, encore à cette époque ), il y raconte de façon souvent drôlatique, son itinéraire d' instituteur devenu  professeur d'anglais  du secondaire déboussolé par la difficuté de donner aux élèves l'envie des mots, de la langue.Et cela en raison d'un conformisme terriblement désséchant de l'école, des programmes, de la façon de faire...Bref, tout ce qui l'a amené à abandonner l'enseignement.D'une certaine façon, Daniel Pennac serait une sorte de petit neveu de Duneton, pour moi, comme un héritier, toutes proportions gardées.

Ecrivain, il est aussi devenu acteur et dans la foulée de ses écrits qui l'ont rendu assez célèbre, on l'a souvent vu jouer dans des "dramatiques" TV: des seconds rôles attachants par leur tendresse le plus ouvent bourrue. Duneton, je l'ai tout de suite bien aimé, moi.

  Il faut dire que jeune prof depuis quelques années, je me posais déjà beaucoup de questions sur le métier, sur l'ennui qui gagnait déjà beaucoup une grande partie des élèves, ennui me menaçant moi-même, pourtant passionnée par le job, et sur ce que nous, enseignants, et moi tout particulièrement, pourrions bien faire pour réveiller les classes, mais aussi notre gente enseignante! En le lisant, je me suis sentie moins seule, à l'époque. Et surtout, je me suis mise en recherche de méthodes plus vivantes qui m'ont permis, même imparfaitement, de rester et de continuer d'y croire, malgré tout!

*-Je dédie ce livre à l'inconnu qui, un soir de juillet 1977, à la cafétéria d'un supermarché de la banlieue-sud, alors que, les yeux un peu vagues, je rêvassais à la composition de ces pages, m'a pris pour un paumé, et avec beaucoup de délicatesse, m'a donné dix francs.
Je ne lui avais parlé ; j'avais simplement expliqué à son petit garçon que les corbeaux qui évoluaient au bord de la piste de l'aéroport étaient les petits du Boeing 707 qui venait d’atterrir.
Il faut toujours dire de jolies choses aux petits garçons.- ( dédicace de La Puce à l'Oreille: sympa, ce type, non?)

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Commentaires
A
Finalement, je crois que l'expression a du prendre, au fil des siècles, ce sens que nous lui attribuions, puisque nous sommes plusieurs à l'avoir ainsi comprise! Courir la prétentaine, courir le guilledou...Peu importe, ces expressions désuètes sont charmantes ! Bonnes balades!
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E
belle initiative de faire ce blog,<br /> <br /> ainsi je découvrirais tes visites sans le déplacement ,<br /> <br /> <br /> <br /> je pensais comme toi pour le mot la prétentaine<br /> <br /> donc au fil du temps , je ferai de bonnes balades ,<br /> <br /> à bientôt
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N
Vive la pretentaine !!
Répondre
S
Voilà un blog que je vais suivre assidûment et ajouter à "Mes Favoris", pour sûr ! Nouvel outil pour enrichir mon vocabulaire, et surtout... je ne me lasse pas de ta belle écriture... J'attends la suite... ;-)
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La prétentaine ou la vie comme elle ( me? ) va...
  • Aucun message à délivrer! Petits bouts de vie à partager: photos de voyage, d'escapades, découvertes en tous genres, films, expos, lectures. mouvements d'humeur, coups de coeur, coups de blues peut-être! Bref, courir la prétentaine, en votre compagnie
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